Nous étions une vingtaine de personnes du réseau Creuse en transition à répondre à l’invitation de Jean Baptiste à Sermur le 18 octobre 2020.
Au programme il y avait :

  1.  identifier les savoir-faire nécessaires à la transition liés aux besoins physiologiques (sans lesquels on ne peut pas “vivre”), que nous avons découpé en 8   : boire, s’alimenter, se loger, s’habiller, se chauffer, se soigner, se déplacer, se relier.
  2.  identifier les enseignants potentiels.
  3.  identifier les démarches à entreprendre pour organiser la transmission du savoir (contacter et convaincre les enseignants potentiels, faire connaître les possibilités d’apprentissage, organiser les modalités d’apprentissage).

 

Il est de plus en plus clair que le modèle techno-industriel (on peut sans doute l’appeler autrement !), accéléré par un libéralisme économique et financier effréné, n’est pas tenable dans le temps : manifestations de plus en plus fréquentes du dérèglement climatique, épuisement progressif des biens naturels (le sable pour la construction lui-même !), extinction massive d’espèces vivantes…Le tout dans un monde où s’accroît la population humaine.

Il est donc temps de pratiquer la transition pour adopter une façon de vivre, individuelle et collective, qui soit durable. Avec, pourquoi pas, l’ambition de repousser la « date du renouvellement » ! Cela passe par des savoir-être, comme la solidarité et la sobriété ; cela passe aussi par des savoir-faire, qu’il faut pouvoir apprendre et mettre en œuvre…et transmettre à notre tour.

Il me semble que les savoir-être sont déjà intégrés par ceux qui veulent partager les savoir-faire.

Initiées dans le cadre de l’association Creuse en Transition, les réunions du 04 et du 18 octobre 2020 avaient donc pour objectif d’identifier les savoir-faire nécessaires à cette transition et d’identifier les « sachants » potentiels (dites « personnes-ressources »), de façon à pouvoir organiser – par la suite – des sessions d’apprentissage et d’identifier les sources d’approvisionnement des matériels éventuellement nécessaires.

Organisés en trois groupes de réflexion, nous nous sommes concentrés sur 8 points :

boire : comment obtenir de l’eau potable, indispensable à la vie. On peut y associer la collecte et conservation d’eau suffisamment propre pour les besoins quotidiens (se laver, nettoyer les fruits et légumes, nettoyer le linge, etc.).

se nourrir/s’alimenter : comment produire ce que nous mangeons, en bichonnant la terre disponible avec l’eau et les nutriments dont elle a besoin pour permettre aux diverses graines de germer.

– se loger : comment disposer d’un habitat sain où mener une vie de famille [valable aussi pour les célibataires NDLR 🙂] plus ou moins élargie ; à partir des éléments de construction locaux et sans débauche d’énergie grise.

– se vêtir : une fois épuisés les stocks remisés dans nos armoires et toutes les friperies de deuxième main, comment travailler les peaux et textiles naturels ; et, en amont, comment les produire et les transformer pour devenir une matière première.

– se chauffer/produire son énergie/se refroidir ? : il y a là sans doute deux aspects. Quels sont les moyens pour tenir notre aimable corps à la bonne température (d’où l’ajout de « se refroidir », car les étés deviennent bigrement chauds), d’une part ; et, d’autre part, quelles sont les bonnes pratiques pour produire de l’énergie…en se demandant quels sont nos véritables besoins en énergie (peut-être pour scier le bois qui permet de se chauffer !).

– se soigner/se guérir : comment se maintenir en bonne santé et, si l’on tombe malade, comment se soigner pour guérir ? Comment compter les uns sur les autres pour aller bien ?

– se déplacer : comment parcourir des distances plus ou moins grandes, ne serait-ce que pour amener quelqu’un à l’hôpital ? Ou, plus simplement, pour échanger et favoriser l’ouverture aux autres ? Ou pour apporter à quelqu’un ce dont il a besoin, peut-être même une simple présence.

– se relier : en complément de la relation physique (le fameux « présentiel » mis à la mode depuis le confinement), comment conserver le lien et transmettre bons mots et informations, expression de besoins et propositions de solutions, etc.

 Chacun est vivement encouragé à écrire et partager, ses savoirs, sa connaissance des tutoriels déjà disponibles ici et là, sa connaissance des réseaux qui ont déjà travaillé et avancé sur ces sujets (pas besoin de ré-inventer la poudre!)…Plus nous serons nombreux à savoir faire, plus nous densifierons notre territoire, plus il sera facile d’accueillir ceux qui veulent apprendre aussi, et plus nous contribuerons à repousser, de fait, la date du renouvellement. Une bonne nouvelle pour la planète 🙂

Jean-Baptiste.

PS : les mots que j’emploie ne sont peut-être pas les plus pertinents (j’ai pensé à éviter le mot « ressources », par exemple, qui me semble effectivement biaisé) ; n’hésitez pas à me corriger pour que la sémantique ne devienne pas source de division.

Et maintenant, pour agir :

Comment partager les savoir-faire de la transition ?