Qui est Benoît Tostain ?

1977 je tombe amoureux de la Creuse, lors d’un automne somptueux, c’est un premier “retour à la terre” à côté de Crocq, j’y goute la “sobriété heureuse” elle m’habite depuis comme une évidence et me confirme tous les jours l’urgence à changer de cap pour nous, les êtres humains…

Je me forme “sur le tas” à l’agrobiologie et je la pratique une dizaine d’années de 1979 à 1988
Fabrication de produits laitiers avec trois vaches jersiaises, tout le lait est transformé en yaourts et vendu en direct, aux collectivités à l’IME de Felletin en période scolaire, dans les maisons d’enfants de La Bourboule l’été et sur le marchés d’Aubusson, à la foire de Giat. Au marché de Riom je fais une belle saison d’endives et activités maraîchères, plants et petits fruits pain complet à la première coop bio de Clermont-Ferrand. Je vends des galettes de sarrasin aux premières foires Marjolaine à Paris.

Laitières ou culardes ?

Dans une région d’élevage comme la Creuse produire du lait avec trois vaches jersiaises faisait doucement rigoler certains paysans du voisinage qui ne juraient que par les “culardes” ? Puis lorsque je leur expliquais que je valorisais à 10 Francs le litre de lait, contre 1,30 F à la coopérative qui faisait encore ses tournées par chez nous à cette époque : douze yaourts vendus 1,20 F par litre = 12 francs le litre de lait, moins les frais d’emballage, ça ne rigolait plus :-/

En 1983 Je passe un BPA Brevet Professionnel Agricole au CFPPA d’Ahun puis, engagé dans l’association Nature et Progrès, je deviens conseiller agricole en Agriculture Biologique pour l’association, il s’agit surtout du contrôle de l’application du tout nouveau cahier des charges de l’AB que l’association vient de mettre en place. En 1985 les quelques agriculteurs pratiquant l’agriculture biologique étaient considérés comme des farfelus ou des barbus soixante-huitards 😉

Vu leur faible nombre il était facile de couvrir deux régions entières l’Auvergne et le Limousin. Un apiculteur et une productrice de petits fruits en Haute Vienne, deux apiculteurs en Corrèze, quelques céréaliers et un maraicher dans l’Allier, un éleveur de chèvres dans le Puy de Dôme, j’étais le seul en Creuse. Il y avait aussi le GAB (Groupement des Agriculteurs Biologiques) Auvergne qui comptait quelques agriculteurs de son côté. Ensuite je continuerai quelques temps les contrôles pour Ecocert qui vient d’être créé.

Après la rencontre des “indiens” du côté de Saint Sulpice Lauriere, quelques familles nomades qui migraient de la Bretagne à l’Espagne avec leurs chevaux, roulottes et tipis c’est aussi l’époque où je construis mon propre tipi et à laquelle je commence à dresser une pouliche de race Auvergne, Totem. Cette race en était au tout début de sa reconnaissance. On fera une belle randonnée à trois, à travers les Monts d’Auvergne avec elle attelée à un chariot bâché.

Le tipi, au dessus du champ de sarrasin

Satisfaction de transmettre, un voisin qui avait alors quatorze ou quinze ans, je le revois accompagner son grand père dans les travaux des champs sur le tracteur, alors que son père était décédé. Je le rencontre dix ans plus tard, lorsque je repasse au village et il me confie “Tu vois j’ai appris de toi, je me suis diversifié, j’ai ouvert un élevage de volailles en plein air en plus de mon troupeau de vaches allaitantes !”

Le décès du propriétaire des terrains que je louais, une séparation d’avec ma compagne et l’envie de vivre de nouvelles aventures ont provoqué mon départ vers d’autres horizons. Je touche du doigt une première fois la problématique de l’accès à la terre.
Je vais sur la région clermontoise où je reprends le métier d’animateur que j’avais exercé précédemment, sans jamais perdre de vue la terre, le jardinage, l’alimentation saine et la médecine alternative.

Du Journal Atelier à Former Bouger

L’occasion m’est offerte d’animer le journal du collège de Tremonteix à Clermont-Ferrand pendant deux années. Comme ce sont les débuts de l’informatique à usage individuel, de l’ordinateur personnel, cette expérience se transforme dans la création du Journal Atelier en 1996, organisme de formation.
En tant que formateur indépendant je mets au point une technique “d’animation journal” appuyée sur les expériences de Freinet, du CLEMI… Je propose à différentes structures : associations, centres culturels, écoles la création collective de journaux “en circuit court”. La méthode étant éprouvée depuis quelques années je propose de former à l’animation journal, ce qui se fera en partenariat avec d’autres organismes de formation dans le cadre du BEATEP, puis du BP JEPS.

A partir des années 2000 avec le grand boom d’internet et la nouvelle « liberté de communiquer » je passe du journal papier au journal numérique , aux sites web. Mes formations s’orientent vers la communication professionnelle plus large, vers des publics d’entreprise. Tout en gardant un volet de formation à l’utilisation des nouvelles technologies et à l’éducation aux médias pour les étudiants des écoles de service social.

Le fil conducteur qui me tient à cœur, quels que soient les contenus de formation, est de rendre les apprenants autonomes. Je m’intéresse à la formation à distance depuis 2000. Son principal intérêt étant, pour moi, de pouvoir apprendre à tout moment et en tout lieu. D’entrer en « apprenance » comme l’a défini Philippe Carré. Je travaille sur différents dispositifs de FOAD (Formation Ouverte A Distance) depuis une quinzaine d’années. Je suis donc en partie en télétravail et téléformation depuis plusieurs années. Même si pour moi le présentiel est très précieux, la formation à distance représente l’autonomie : se former d’où je veux, quand je veux.

Avec Formerbouger j’accompagne les organismes de formation à la multi modalité avec Moodle et WordPress.

Partager la connaissance pour amener les personnes à l’autonomie le rêve de la FOAD

L’expérience creusoise était toujours présente et j’avais un grand besoin d’aligner choix de vie et objectifs professionnels : le travail à distance m’offrait cette opportunité, il fallait se jeter à l’eau !

Creuse, le retour

Tout a re-commencé en 2014 avec la construction de notre tiny-house en famille, sur un terrain que nous venions d’acheter, alors que nous habitions à Clermont-Ferrand. La construction s’est faite en automne, sur 2 mois. Ce n’est que quelques années plus tard que nous y habiterons définitivement. En attendant nous nous installons à Aubusson, le temps de reprendre contact avec la vie locale et de ré-atterir dans le terroir 😉

Terres de savoirs

L’idée de Terres de Savoirs germait déjà depuis quelques temps, avec le sentiment que nous sommes sur cette terre comme sur un navire qui vogue dans l’espace. Et que depuis quelques années le changement de cap s’impose, c’est ce qu’on appelle les “transitions”, principalement écologique et énergétique. Pour éviter l’effet Titanic, continuer à danser pendant que le bateau prend l’eau, il y a urgence à changer de cap, d’où la nécessité d’identifier les domaines qui ont du sens pour notre avenir commun pour acter ces transitions. D’où le ciblage des 7 domaines de Terres de Savoirs :

  • La permaculture, l’agro-bio et le jardinage
  • L’éco construction et l’auto construction
  • Le bien-être et la santé
  • Les low tech et l’artisanat
  • Les Circuits courts
  • Le numérique responsable, libre et éthique
  • Le cheval énergie : réintroduire le cheval dans la vie de tous les jours

Et maintenant, comment libérer l’énergie de la connaissance ?

A la différence de la matière, la connaissance augmente quand on la partage, elle enrichit celles et ceux qui la donnent en même temps que celles et ceux qui la reçoivent !

Pour travailler en commun et relier tout ce qui œuvre à la biodiversité, en 2023 le portail Terres de Savoirs mettra en avant les acteurs, Associations, Personnes ressources, Tiers lieux, Collectivités Territoriales qui facilitent les transitions sur le territoire. Et nous organiserons régulièrement des chantiers participatifs qui apparaitront dans l’agenda.

Vous pouvez poster vos évènements, portes ouvertes, stages, woofing, atelier, démo, chantier participatif, marché ou foire, troc. Une page réservée aux professionnels met en avant les formations qui participent aux transitions sur notre territoire.

On sait que à peu près 80 % de nos connaissances proviennent d’expériences informelles plus que de nos apprentissages scolaires et formels, alors multiplions les occasions !

Voilà de quoi m’occuper pour ma fin de carrière, le plaisir d’être au service en transmettant aux jeunes générations, en partageant mon expérience et en continuant à me former jusqu’à la tombe 😉 La finalité d’acquérir des connaissances n’est-elle pas d’arriver à la sagesse ?